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la mère gigogne
1 avril 2009

Lettre d'Hélie de Saint Marc pour les jeunes

Lettre d'Hélie de Saint Marc pour les jeunes écrite au seuil de sa vie‏(merci,Clarisse)



"QUE DIRE à UN JEUNE DE VINGT ANS?"

Quand on a connu tout et le contraire de tout,
quand on a beaucoup vécu et qu'on est au soir de sa vie,
on est tenté de ne rien lui dire,
sachant qu'à chaque génération suffit sa peine,
sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause
font partie de la noblesse de l'existence.


Pourtant, je ne veux pas me dérober,
et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci,
en me souvenant de ce qu'écrivait un auteur contemporain :


«Il ne faut pas s'installer dans sa vérité
et vouloir l'asséner comme une certitude,
mais savoir l'offrir en tremblant comme un mystère».


A mon jeune interlocuteur,
je dirai donc que nous vivons une période difficile
où les bases de ce qu'on appelait la Morale
et qu'on appelle aujourd'hui l'Ethique,
sont remises constamment en cause,
en particulier dans les domaines du don de la vie,
de la manipulation de la vie,
de l'interruption de la vie.


Dans ces domaines,
de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir.
Oui, nous vivons une période difficile
où l'individualisme systématique,
le profit à n'importe quel prix,
le matérialisme,
l'emportent sur les forces de l'esprit.


Oui, nous vivons une période difficile
où il est toujours question de droit et jamais de devoir
et où la responsabilité qui est l'once de tout destin,
tend à être occultée.


Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,
il faut croire à la grandeur de l'aventure humaine.
Il faut savoir,
jusqu'au dernier jour,
jusqu'à la dernière heure,
rouler son propre rocher.
La vie est un combat
le métier d'homme est un rude métier.
Ceux qui vivent sont ceux qui se battent.


Il faut savoir
que rien n'est sûr,
que rien n'est facile,
que rien n'est donné,
que rien n'est gratuit.


Tout se conquiert, tout se mérite.
Si rien n'est sacrifié, rien n'est obtenu.


Je dirai à mon jeune interlocuteur
que pour ma très modeste part,
je crois que la vie est un don de Dieu
et qu'il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît
comme l'absurdité du monde,
une signification à notre existence.


Je lui dirai
qu'il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves,
cette générosité,
cette noblesse,
cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde,
qu'il faut savoir découvrir ces étoiles,
qui nous guident où nous sommes plongés
au plus profond de la nuit
et le tremblement sacré des choses invisibles.


Je lui dirai
que tout homme est une exception,
qu'il a sa propre dignité
et qu'il faut savoir respecter cette dignité.


Je lui dirai
qu'envers et contre tous
il faut croire à son pays et en son avenir.


Enfin, je lui dirai
que de toutes les vertus,
la plus importante, parce qu'elle est la motrice de toutes les autres
et qu'elle est nécessaire à l'exercice des autres,
de toutes les vertus,
la plus importante me paraît être le courage, les courages,
et surtout celui dont on ne parle pas
et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.


Et pratiquer ce courage, ces courages,
c'est peut-être cela

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Commentaires
M
c'est canon ce texte, je ne connaissais pas ! Shame on me je n'ai rien lu de lui (on a mis ça dans les mains de mes frères...) Mais je copie et fais suivre à qui de droit !
L
je vois que le départ approche,je pense bien à vous<br /> milbiz
L
Et quand on connait un peu la carrière et la vie de l'auteur de la lettre on sait que tout ce qu'il dit a vraiment beaucoup de poids.<br /> Courage pour ces derniers jours et dis toi qu'après c'est le compte a rebours des retrouvailles qui commence!!!!
C
A méditer, à repenser, à travailler... J'ajouterai tout de même uen ligne: "courage de laisser l'autre vivre ses rêves de jeunesse"...Je pense bien fort à vous. Profitez pleinement de ce week-end en famille.
M
Un magnifique texte! Merci!
la mère gigogne
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